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Retour sur la messe de rentrée de la Pastorale de la Santé

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samedi 27 septembre 2025
Schoelcher

Le samedi 27 septembre 2025, à 9h, à l'église Emmaüs de Rivière-Roche, a eu lieu la messe de rentrée de la Pastorale de la Santé.
Etaient invités par la Pastorale Diocésaine de la Santé : les professionnels de santé, les aumôniers d'hôpitaux, les visiteurs de malades, les ministres extraordinaires de communion aux malades, les Secouristes de St Michael, la Pastorale de la Charité, la Pastorale de la Vie et la Pastorale des Funérailles.
En l'absence de Mgr Macaire, c'est le père Fortuné Gibon, Vicaire général, qui a présidé l'eucharistie, accompagné du père Robert-Marie Beaufour, Délégué de l'évêque à la Pastorale des Hôpitaux. Deux diacres représentaient la Pastorale de la Charité : Pierre Valey et Jean-Gérard Thomas.

Homélie du père Robert-Marie Beaufour :

« Ils n’en percevaient pas le sens » (de l'Evangile du jour : Luc 9,43b-45).

Les disciples observent Jésus, ils cherchent à comprendre qui il est véritablement ; ses paroles demeurent énigmatiques. Ce n’est pas le moment, ils ont besoin de temps : le temps de la rencontre, le temps du compagnonnage.
Souvenez-vous des disciples d’Emmaüs. C’est en chemin que Jésus va leur ouvrir l’intelligence aux Saintes Ecritures. Il faut du temps : du temps pour saisir, du temps pour que ce que l’on a saisi descende dans le cœur. Et alors on découvre la présence du Ressuscité au moment du partage, de la fraction du pain : « Oui, c’est Jésus ! Il est là, il est bien vivant, il est ressuscité, il est présent au milieu de nous ! »
Ce monde dans lequel nous vivons a soif de tout comprendre, de tout savoir, tout tout de suite. Monde de consommation, mais aussi consommation de la connaissance : en un clic (chatGPT, IA), on veut tout comprendre et on a l’information tout de suite. Seulement, que faisons-nous de cette connaissance ? Nous voyons les limites de la science. Elle n’est pas exacte parce qu’elle n’est pas la vérité. La Vérité, c’est quelqu’un et son nom est Jésus. Jésus est le Chemin, la Vérité et la Vie. Alors ce monde se tourne vers les pastorales que nous sommes et nous interpelle.

La Pastorale des Funérailles. Qu’y a-t-il après la mort ? Où va l’âme de cet être cher qui vient de nous quitter ? Peut-être aussi poseront-ils cette question : mamie Albertine va-t-elle se réincarner en papillon ? Au CHU, je suis continuellement confronté à cette question des parents qui ont perdu un bébé. Semaine après semaine. C’est un drame. Pourquoi ?
Il faut du temps, le temps du compagnonnage, le temps de faire de petits pas avec nos frères et sœurs. 

La pastorale de la Vie. On vous interpelle aussi. Parce que je suis femme, je peux disposer de mon corps comme je le veux. Alors pourquoi l’Église est-elle contre l’avortement, la GPA, la PMA, la pilule, etc. ? Ces femmes ont soif de comprendre ce monde, la logique du monde qui n'est pas la logique de Dieu. 
Nous sommes confrontés à ces questions. Accepter de ne pas avoir les mots tout de suite, de ne pas avoir de solution miracle, mais de proposer Jésus, de proposer de faire quelques pas ensemble dans la prière, le partage, la rencontre.

La pastorale de la Charité. On vous interpelle sur l’Église. Comment se fait-il que dans ce monde il y ait autant de pauvreté ? Alors qu’il y a tant de richesses au Vatican. Pourquoi le Vatican ne vend-il pas un peu de ses richesses pour subvenir aux besoins des pauvres ? Nous sommes confrontés à ce paradoxe et nous avons à répondre à ces questions. 

La pastorale de la Santé n’est pas en reste. Si Dieu existe, pourquoi le mal, pourquoi la souffrance, pourquoi la maladie ? Pourquoi ma fille est-elle décédée dans cet accident ?
Un agent m’interpelle cette semaine : dans la bible il est écrit « tu ne tueras pas ». Alors pourquoi les soldats partent-ils guerre pour tuer des gens ? Je lui ai répondu qu'il n'y a pas que les armes qui tuent. Le regard tue. Les mots tuent. L'indiférence tue. Cet agent m’a dit : « merci, j’ai compris ». Le monde a soif de réponses, soif de vérité, soif du vrai bonheur.

L’Ange de l’Apocalypse

Quand j’étais à Cahors, j’étais scandalisé parce qu’il y a l’Ange de l’Apocalypse (représentation d’un être immonde) qui fait face à la cathédrale. Je disais : Comment est-ce possible, comment peut-on permettre cela ? J’ai cherché à comprendre. Et c’est quand Mgr Macaire est venu à Cahors visiter les séminaristes, qu’il m’a dit : « Mais c’est normal, c’est évident : l’Ange de l’Apocalypse, c’est le monde défiguré par le péché qui a soif et qui regarde, qui ? l’Église. Le monde regarde l’Église, lève les yeux vers l’Église parce que l’Église a les paroles de la vie éternelle, les paroles de vérité, unie à son Seigneur, parce que l’Église est l’espérance qui ne déçoit pas. Le monde est tourné vers l’église (bâtiment), mais surtout vers l’Église, peuple de Dieu. Le monde supplie l’Église, dont nous sommes les pierres vivantes, de lui dévoiler le sens des Écritures, de lui dévoiler le mystère de Dieu, de la souffrance, de Jésus Christ. Le monde a soif de voir Jésus, 2000 ans plus tard, vivant, agissant dans les quartiers, les hôpitaux, les cimetières, partout. Le monde crie : « Donnez-moi Dieu, je vous supplie, nourrissez-moi de Dieu, je veux goûter Dieu ».
Il y a un an de cela, j’entre dans une chambre où se trouve un homme qui crie : « Le prêtre, le prêtre est venu me voir ! Mon père, je ne peux plus rien pour ma carcasse, mais, s’il vous plaît, sauvez mon âme ! » Voilà le cri existentiel : le monde a soif d’être sauvé. Il a soif, pas seulement de guérisons physiques, mais de la guérison profonde du cœur. Quand est-ce que l’Eglise s’est penchée ? quand est-ce qu’elle a montré Jésus ? quand est-ce qu’elle a donné la main à cet Ange de l’Apocalypse ? quand est-ce qu’elle s’est émue de compassion pour ceux qui crient leur faim, leur soif, leur misère ? Eh bien, quand vous et moi avons montré Jésus, avons prêté à Jésus nos mains, nos pieds, nos yeux, notre bouche. Et St Vincent de Paul dont nous faisons mémoire aujourd’hui, nous invite à vivre cette parole de l’Évangile : « Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous l’avez fait ». 

"Montrer Jésus"

C'est la devise de notre archevêque. C’est cela qui doit nous habiter chaque jour de notre vie. Car « qui m’a vu a vu le Père ». Et ce n’est pas un morceau de pain que nous allons recevoir dans un instant, c’est le Corps même de Jésus. Peut-être devrions-nous saisir l’ostensoir pour faire passer Jésus dans les villages, les hôpitaux, les quartiers, les services ? Mais Jésus ne veut pas être seulement prisonnier du tabernacle ou de l’ostensoir. Quand le prêtre, dans un instant, va lever le voile sur le calice, il va dévoiler, déplier le mystère de l’incarnation et de la rédemption. Dans ce morceau de pain, dans ce vin, il y a la divinité de Jésus qui va descendre parce que Jésus désire habiter ce pain et ce vin pour nous nourrir pour que, comme nous aimons le chanter, « nous devenions ce que nous recevons, le Corps du Christ ». Et nous devenons chemin, vérité et vie pour ce monde qui en a tant besoin. 
Cependant, pour montrer Jésus, il faut être un corps uni dans sa diversité de charismes et de noms. Non pas des pastorales chacune de son côté avec ses propres temps forts (mwen ka fè zafè mwen). Nous ne sommes pas ici pour faire « nos affaires », nos petits plans, nous sommes là pour faire les affaires du Bon Dieu. Œuvre humano-divine ! C’est Dieu qui nous rassemble, qui nous convoque pour vivre cette unité aujourd’hui. Et nous pensons bien sûr à toutes les autres pastorales. C’est ensemble que le Seigneur nous appelle à montrer son Corps qui est vivant. Attention donc, parce que nous avons parfois un comportement paradoxal, un contre Évangile, contre témoignage, quand nous parlons de l’Église comme si elle était extérieure à nous (l’Église est ceci, le pape est cela, l’évêque est ceci, les prêtres sont cela). Comme s’il y a un moment de sa vie où l’on peut déposer son baptême, où l’on peut ne pas être dans l’Église, où l’on peut ne pas porter sa croix ! Ou on est avec Jésus, ou on ne l’est pas. Ou on est baptisé ou on ne l’est pas. Qui suis-je aujourd’hui ? Le Seigneur nous interpelle sur cela aussi, parce que nous avons à être en communion les uns avec les autres, à être fiers de qui nous sommes. 
Pour montrer Jésus, il nous faut contempler l’Épouse unie à son Seigneur. Quand ça ne va pas, l’Épouse ne retire pas l’alliance, parce qu’elle a été choisie, appelée, aimée, rachetée par Dieu. Alors que fait-elle, l’Épouse ? Elle s’approche sans cesse du Trône de la miséricorde pour laisser le Seigneur la purifier, la sanctifier, la nourrir de sa vie. Et c’est ainsi que nous sommes beaux, que nous manifestons la beauté du Christ, la beauté de l’Évangile. 
Nou bel pas nou batisé an Jézi Kri ! Nou bel pas ansanm nou sé Kô Jézi Kri ! Nou bel pas nou ka travay ba Jézi Kri ! Nou bel pas ansanm ansanm nou ka vansé ! Nou bel, nou bel, nou bel ! 
An non Papa, épi Jézi Kri Yich la, épi Lespri Sen an ! Amen !

Père Robert-Marie Beaufour et les diacres Pierre Valey et Jean-Gérard Thomas pendant la procession d'entrée.

L'église Emmaüs avait fait le plein !

Animation assurée par le groupe "Bel ti louanj".

Le père Robert-Marie délivrant l'homélie.

Le père Fortuné Gibon et le diacre Pierre Valey pendant l'aspersion.
Au premier plan, quelques membres de l'équipe diocésaine.

La Pastorale de la Santé de Schoelcher était bien représentée.

La Pastorale de la Santé de Schoelcher avec le père Robert-Marie Beaufour.

La Pastorale de la Santé de Schoelcher avec le père Robert-Marie Beaufour.